Massacre à Binédama: l’armée pointée du doigt, Amnesty demande une enquête crédible
image d'illustration

Massacre à Binédama: l’armée pointée du doigt, Amnesty demande une enquête crédible

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées vendredi dernier 05 juin dans le village de Binedama dans le cercle de Koro, région de Mopti. L’association peuhl « Tabital Pulaku » dans un communiqué, accuse l’armée malienne d’avoir commis ce massacre. La hiérarchie militaire n’a pas souhaité réagir, pour le moment, à ces accusations. Cependant le responsable de la direction de l’information et des relations publiques de l’armée affirme que les FAMA assurent leur mission régalienne qui est la protection des populations et leurs biens.

Selon des sources locales, une quarantaine de véhicules pick-up à bord desquels des hommes armés habillés en tenue militaire ont fait irruption dans le village peuhl de Binédama. Les assaillants ont exécuté 29 personnes toutes des peuhls. Dans un communiqué, l’association Tabital Pulaaku accuse l’armée d’avoir perpétré ce massacre. Selon son président Abou Sow, l’association detient des preuves de ces exécutions sommaires commises par les FAMA « C’est une colonne de véhicule de l’armée. Il y a des photos, des images. Ils ont procédé à l’arrestation de beaucoup de personnes qu’elle a abattu sommairement. Et parmi ces personnes abattues, il y avait des femmes et des enfants. Nous avons reçu une première liste de 29 peronnes sur laquelle j’ai dénombré 18 personnes âgées entre 56 et 78 ans», a déclaré Abou Sow, président de l’association.
Jointe par nos soins, la direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA) n’a pas confirmé ou infirmé cette information. « L’armée ne répond à des situations du genre », a martlélé le colonel Diaran Koné, responsable de la DIRPA. Il assure que « la mission des FAMA est de protéger et défendre toutes les populations du Mali ». Le Colonel Koné ajoute que « la vigilance doit être de mise pour éviter toute situation de perfidie ».
Cette attaque est intervenue quelques jours seulement après que d’autres exactions ont été dénoncés par Tabital Pulaku la semaine dernière. Des crimes dont seraient coupables les forces maliennes selon l’association peuhl. Mais l’armée avait récusé ces allégations.

« Les autorites maliennes doivent mener des enquetes indépendantes et credibles afin de sanctionner les responsables de ces exactions », C’est ce qu’a déclaré, Ousmane Diallo, chercheur pour l’Afrique de l’ouest au bureau regional d’Amnesty à Dakar. Selon lui, il faut veiller au respect du droit international humanitaire et des droits de l’Homme pendant les opérations militaires.
Ousmane Diallo, chercheur au bureau régional d’Amnesty Dakar.

Télécharger