Mali : « les poissons n’ont plus de refuge pour pondre leurs œufs », déplorent des pêcheurs
Au marché de Mopti, le 18 février 2021 ©Studio Tamani

Mali : « les poissons n’ont plus de refuge pour pondre leurs œufs », déplorent des pêcheurs

Rareté du poisson dans de nombreuses localités du pays. A Mopti, Koulikoro, Kayes et Bamako, pêcheurs et consommateurs se plaignent de la situation.

Ce sont les effets des changements climatiques et la montée des eaux qui sont à l’origine de cette baisse de production, indique Boukari Guindo, Directeur régional de la pèche de Mopti.

« Nous constatons que la production de pêche dans la région de Mopti va de baisse en baisse. Par exemple, pour ce trimestre, on n’a produit que 3000 tonnes de poissons, contrairement au trimestre passé qui était de 8000 tonnes », précise Boukari Guindo.

Diversification des activités, une éventuelle alternative

Cette situation provoque une nette augmentation du prix du kg de poisson sur les marchés de la ville, déplore Halimatou Maiga, présidente des femmes vendeuses grossistes de poisson de la région.

La direction régionale de la pêche recommande ainsi aux femmes de diversifier leurs activités et aux hommes de se lancer dans la pisciculture. Mais pour les pécheurs, ces solutions nécessitent aussi l’implication et l’aide de l’État.

Une situation alarmante

Cette rareté du poisson et sa cherté sont aussi constatées à Koulikoro et Bamako. Dans ces deux villes du Mali, le prix du kg varie entre 2500 et 5500 FCFA. Les pêcheurs et consommateurs se plaignent de la situation.

A Koulikoro, les responsables de la filière poisson jugent la situation alarmante. Kadiatou Fofana, présidente de la fédération des pêcheurs de Koulikoro.

« Quand il y a du bruit sous l’eau, c’est difficile d’avoir du poisson. Il y a les extracteurs de sables et de graviers. Les poissons n’ont plus de refuge pour pondre leurs œufs. Il n’y a pas une possibilité pour nous d’avoir du poisson ».

A Bamako et Kayes, “nous regrettons le manque de coopération entre nous et les agents des zones de barrages”, poursuit Bazoumana Koumaré. Il est le Président de l’association nationale des pêcheurs de Bamako et Kayes.

Cette rareté du poisson se répercute sur son prix, dénoncent les populations. Elles invitent les autorités à prendre des mesures idoines face à la situation.