Femmes déplacées internes : quand les coopératives deviennent un moteur d’autonomie
Des femmes de la Société coopérative Meredjouga de Djimboye, Bankass

Femmes déplacées internes : quand les coopératives deviennent un moteur d’autonomie

Sur les sites de déplacés internes, de nombreuses femmes ont trouvé des moyens de prendre leur destin en main. Maraîchage, transformation alimentaire, teinture ou fabrication de savon : ces activités leur permettent de subvenir à leurs besoins et de gagner en autonomie. Mais le manque de financement et de soutien technique reste un frein majeur à la pérennité de ces efforts.

À San, dans la région de Ségou, Ramatoulaye Diakité, déplacée de Pongo, a cofondé l’association DEME avec une vingtaine de femmes. Grâce à une petite parcelle mise à disposition par la communauté d’accueil, elles ont lancé une activité maraîchère.

« Nous avons acheté des semences avec nos propres cotisations. Aujourd’hui, nous cultivons et réalisons quelques bénéfices. Cela m’a même permis d’ouvrir une boutique pour mon fils », raconte Ramatoulaye.

Pommes, aubergines, tomates, haricots, piments… la production permet de couvrir une partie des besoins essentiels, malgré des outils rudimentaires et un accès limité à l’eau.

Mopti : la fabrication de grillages comme source de revenus

À Mopti, une coopérative féminine de fabrication de grillages a été lancée en 2023 avec le soutien d’ONG. Elle génère des revenus en clôturant des champs agricoles.

« Les femmes sont engagées et travaillent bien. Mais depuis que les partenaires sont partis, nous manquons de financement. Cela freine tout », explique Hamadoun Somboro, membre du projet.

Le rôle des ONG et des communautés locales

Des ONG locales comme FABATIERE poursuivent leur accompagnement. Harouna Touré, chef de projet, insiste sur l’importance d’un soutien coordonné et durable, incluant formations techniques et financement continu.

Pour les communautés d’accueil, ces initiatives sont également bénéfiques. Selon Zouwelle Poudiougou, notable local à Mopti :

« C’est une activité rentable. Cela aide les femmes à ne plus dépendre de l’aide, et pour nous, cela facilite l’accès aux produits maraîchers. »

Ces initiatives démontrent que les femmes déplacées ne manquent ni de courage ni d’idées, mais leur autonomie reste fragile. La pérennité de leurs activités dépend désormais de l’engagement des autorités, ONG et bailleurs pour un soutien structuré et durable.

Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène: