La crise du carburant continue de s’envenimer au Mali. Les chauffeurs de citernes menacent désormais d’aller en grève, tandis que les usagers dénoncent l’interdiction de stationner devant les stations-service. Une rencontre est prévue ce jeudi 6 novembre à 10 heures entre les syndicats de chauffeurs et le Premier ministre à la Primature, dans l’espoir d’apaiser la tension.
Lors d’un sit-in organisé cette semaine, les chauffeurs de citernes ont protesté contre l’interdiction d’utiliser des bidons pour le ravitaillement en carburant. Selon eux, cette mesure rend leur travail pratiquement impossible. « Si nous devons nous y conformer, nous arrêterons tout simplement nos activités », préviennent-ils.
Leur mécontentement porte aussi sur la diffusion, à la télévision nationale, des images de certains de leurs collègues arrêtés. Les chauffeurs dénoncent une « atteinte à la dignité » de ces travailleurs, rappelant qu’ils sont avant tout des chefs de famille dont la réputation et la sécurité sont mises en péril.
Face à la montée de la tension, les autorités ont convoqué les syndicats des chauffeurs et conducteurs routiers à une rencontre avec le Premier ministre, ce jeudi à la Primature. L’objectif : trouver un terrain d’entente et calmer le climat social dans le secteur du transport.
Polémique autour de l’interdiction de stationner devant les stations-service
Dans un communiqué publié mardi, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a exigé le retrait des véhicules garés sur la voie publique et devant les stations-service, invoquant des raisons de sécurité. Mais cette décision passe mal auprès des automobilistes, déjà éprouvés par la pénurie.
« Personne ne veut rester bloqué au bord de la route. Nous sommes ici depuis hier, faute de carburant pour bouger », explique un usager. Un autre renchérit : « Certains véhicules ne peuvent même plus démarrer. Personne ne laisse sa voiture, achetée à prix fort, au bord de la route par plaisir ».
D’autres appellent à plus de compréhension : « Il serait préférable de fermer les yeux sur cette situation le temps que la crise se stabilise. Personne ne souhaite en arriver là ».
Un automobiliste propose même une solution temporaire : « S’ils veulent que nous déplacions nos véhicules, qu’ils nous indiquent un endroit sûr où stationner. Sinon, nous n’avons pas d’autre choix que de rester là, jour et nuit ».
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