Grève des transporteurs : satisfaction des syndicats, colère de la population
Grève des transporteurs : une vue de la circulation ce 23 mars 2021

Grève des transporteurs : satisfaction des syndicats, colère de la population

La grève du syndicat des conducteurs et transporteurs du Mali est bien effective. Le mouvement est suivi à Bamako et à l’intérieur du pays. Le comité syndical se réjouit de la réussite de cette première journée de grève qui va durer jusqu’au 25 mars. La population et les commerçants déplorent de leur côté cet arrêt de travail. Quel est l’impact de cette grève sur les usagers et les commerçants ?

Reportage

 

Une circulation fluide avec des voies relativement dégagées sans véhicules de transports en commun. Au marché Sougouni-coura, devant l’assemblée nationale et au marché Rail’da, les gares de voitures de la société malienne de transports (SOTRAMA) sont quasi vides. Seuls quelques taxis auto et moto assurent le transport. La première journée de grève a réussi, se félicite le président du syndicat des transporteurs, Chaka Diakité. « Nous sommes en grève par ce que, les transporteurs sont confrontés à beaucoup de problèmes. Je condamne les actes qui consistent à faire descendre les passagers des taxis au bord des routes », a-t-il ajouté.

« Cette grève est un manque à gagner »

Si c’est le satisfecit du côté des grévistes, les habitants de la capitale quant à eux, ont vécu un calvaire pour cette première journée de grève. Certains ont fait recours à leurs proches pour assurer leurs déplacements, d’autres ont parcouru de longs trajets à pied.

« J’ai un enfant malade. J’habite à Niamakoro et je dois l’amener à l’hôpital du Point G. Nous avons rencontré tellement de difficultés. J’ai finalement demandé à mon mari de trouver un véhicule et venir nous chercher » a martelé cette dame. Cet autre usager affirme, qu’il a marché de Djalakorodji au centre-ville. « Je pensais que quelqu’un allait accepter de voler à mon secours. Je suis très énervé ».

C’est le même désarroi chez certains commerçants qui n’ont pas ouvert leurs magasins, par mesure de prudence ou de moyens. Les magasins ouverts déplorent le manque de clientèle. Pour certains propriétaires de ces boutiques, cette grève est « insensée ».

En plus de Bamako, cette grogne des transporteurs est suivie aussi à l’intérieur du pays. Pour l’instant, des négociations n’ont pas encore repris entre les syndicats des transporteurs et les autorités maliennes.