Les IST, une réalité peu connue par les déplacés internes
Crédit photo Studio tamani

Les IST, une réalité peu connue par les déplacés internes

Les personnes déplacées internes sont exposées aux infections sexuellement transmissibles. Sur des sites parfois dépourvus des conditions minimum d’hygiène, ces déplacés peuvent facilement contracter ces IST, selon des spécialistes. Et pire certains de ces PDI’s ignorent complètement ces pathologies et les modes de prévention. Même si d’autres connaissent les infections sexuellement transmissibles.

Fatoumata Walett Aboubacrine est une déplacée sur le site de Sébougou, dans la ville de Ségou. Cette ressortissante du Nord affirme être informée de certaines maladies comme la fistule, le sida, l’impuissance sexuelle et les infections. Des maladies qu’elles ont entendu parler lors des séances de sensibilisation « Ils sont venus nous former et nous dire qu’ils peuvent nous soigner gratuitement en cas de maladie. Même hier, nous étions au CSCOM. Ils ont demandé à savoir s’il y avait des cas de se déclarer. Après les causeries, ils nous ont également encouragés d’informer les autres », explique-t-elle.

A Mopti et à Gao où les mêmes séances sont animées au profit des déplacés. Cependant, malgré ces échanges et partage d’informations autour de ces infections sexuellement transmissibles (IST), beaucoup de déplacés ignorent ces maladies et les moyens de prévention contre celles-ci.

C’est le cas de cette jeune dame sur le site des déplacés à Mopti qui a souhaité garder l’anonymat. « J’ai entendu parler de ces maladies, mais je ne sais pas de quoi il s’agit. En plus, personne n’est venue nous en parler ».

Des acteurs mobilisés contre les IST

Dans les localités qui abritent les sites des personnes déplacées, plusieurs initiatives sont prises par les ONG afin d’attirer l’attention des personnes déplacées sur les IST. Cela, avec le concours des autorités, notamment le service du développement social.

« Les points focaux évoluent au niveau des sites des PDI, notamment dans la cité Nanta et tous les sites qui sont au niveau de la commune urbaine de Gao », explique Salifou Koné, directeur régional du développement social de Gao par intérim. Et le directeur de poursuivre « Il 2 y a des agents qui couvrent ces sites-là et les activités de sensibilisation dans le cadre de la prévention des maladies sexuellement transmissibles font partie de leur mission. Tout ce qui est problème de santé, surtout avec l’ouverture des CESCOM au niveau de la cité Nanta, ils adhèrent.

Des organisations non gouvernementales œuvrent également dans la lutte contre les IST. Parmi elles, l’AMSOPT (Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles). Selon son chargé de programmes, l’ONG détecte et soigne des cas d’infections chez les personnes déplacées. « Suivant les données de 2024 de l’ONG, 16 cas d’infections sexuellement transmissibles sont enregistrés dont 9 déjà traités », affirme-t-il. Brehima Ballo.

Une lutte commune

Le Samu-social, aussi s’active sur le terrain dans la lutte contre ces maladies. Niafaty Koné est infirmière au sein de cette organisation indique, que parler à un seul des conjoints n’est pas efficace dans la lutte contre ces infections. « Quand tu parles avec les femmes, tu ne causes pas avec les hommes, là tu n’as pas fait », a t-elle souligné.

La protection des déplacées contre les infections sexuellement transmissibles est d’autant plus difficile qu’ils vivent dans des environnements sales, sur des sites impropres, estiment des spécialistes. C’est pourquoi, ils invitent ceux ou celles qui occupent ces lieux, à s’impliquer davantage pour les assainir.

Ecoutez l’ intégralité de l’émission Fabu dirène: