Crise du carburant : des localités dans le noir depuis des jours
Du monde devant une station service à la zone industrielle, un quartier de Bamako, vers 13 h. Le 14 octobre 2025. Crédit photo : Studio Tamani

Crise du carburant : des localités dans le noir depuis des jours

Au Mali, plusieurs localités connaissent des coupures d’électricité prolongées, laissant les habitants dans le noir depuis plusieurs jours. Parmi elles, Koro, Mopti, Macina et Gao sont particulièrement touchées. Cette situation provoquée par la pénurie de carburant complique le quotidien des populations. Ces dernières appellent les autorités à intervenir rapidement.

Nombreux sont les secteurs touchés par cette crise du carburant. « Les femmes qui vendent le bisap et autres, les soudeurs et même l’administration. Tout est bloqué à cause du manque d’électricité », déplore une habitante de Koro. « Toutes les activités que nous menons pour subvenir à nos besoins sont bloquées », renchérit cette fois-ci un habitant de la même localité.

La population se dit consciente de la situation qui prévaut dans le pays. Cependant elle demande aux autorités de redoubler d’efforts. « Nous savons qu’il y a des difficultés actuellement. Mais qu’à cela ne tienne, il faut que les autorités assurent la fourniture correcte de l’eau et de l’électricité, surtout de l’eau », affirme une femme à Mopti.

« Nous n’avons pas d’électricité depuis plusieurs jours. Et nous n’avons aucun communiqué par rapport aux raisons », regrette un ressortissant de Mopti.

Des stratégies adaptées pour faire face au problème

Cette pénurie de carburant, provoque de longues files d’attente dans les stations-service. Des sociologues estiment que des stratégies inclusives doivent être rapidement mises en place pour atténuer la souffrance des populations. Bréma Eli Dicko préconise un suivi depuis le ravitaillement jusqu’à la livraison, en insistant notamment sur une distribution équitable.

« Pour le moment, c’est le carburant, mais demain, ça peut être les denrées alimentaires. Il faut arriver à impliquer les acteurs économiques, donc les commerçants et les transporteurs. Pour le cas des commerçants, ils peuvent mettre en place un système d’alerte SMS pour signaler des incidents ». Ces propositions émanent du sociologue Bréma Eli Dicko.

Il précise par ailleurs que tout cela nécessite une coordination entre tous les acteurs étatiques et non étatiques pour asseoir un plan qui convient à tous. Un plan qui consiste notamment à donner des informations pour éviter qu’il y ait une psychose, assurer la continuité à l’arrivée des convois de citernes et éviter l’utilisation des bidons d’essence et d’autres formes de bouteilles qui ne sont pas appropriées et qui exposent les familles.


À rappeler que malgré l’arrivée des centaines de citernes escortées par les forces de sécurité, les stations-service approvisionnées en carburant continuent encore d’être débordées de personnes.