Le manque de carburant freine le trafic fluvial entre Mopti et le Nord
Des pinasses garées au bord du fleuve Bani à Mopti, le 10 novembre 2025. Crédit photo : Studio Tamani

Le manque de carburant freine le trafic fluvial entre Mopti et le Nord

À Mopti, les transporteurs fluviaux qui assurent la liaison avec les régions du Nord sont confrontés à de grandes difficultés. Depuis près d’un mois, de nombreuses pinasses sont immobilisées au bord du fleuve, faute de carburant. Une situation qui perturbe sérieusement leurs activités, alors même que le fleuve est en pleine crue.

Sur le quai de Mopti, d’où partent habituellement les pinasses vers le Nord, le mouvement est désormais au ralenti. Beaucoup d’embarcations restent à quai, bloquées par la pénurie de carburant.

« Je dois voyager pour Tombouctou. À mon arrivée, une seule pinasse est partie devant moi. On m’a demandé d’attendre, mais jusqu’à présent, je n’ai toujours pas pu embarquer », témoigne un habitant du Nord.
Un autre ajoute : « Moi, je dois transporter mes marchandises à Diré. J’ai trouvé que les pinasses sont déjà parties, mais les pinassiers m’ont dit d’attendre le temps qu’ils trouvent une solution pour le carburant. »

L’inactivité malgré la clientèle

Kassim Tikambo, pinassier à Mopti, confie que le transport fluvial traverse une période critique. « Aujourd’hui, notre travail est très difficile. Nous n’avons pas de carburant. Nos pirogues sont bloquées ici depuis un mois. Même si les passagers viennent, on ne peut pas embarquer », déplore-t-il.

Un cri de cœur aux autorité

De son côté, Boukadar Donigo, président des transporteurs fluviaux de Mopti, lance un appel pressant aux autorités pour un approvisionnement urgent en carburant.

« Les pinasses quittent Gao pour approvisionner Mopti, et celles de Mopti partent à leur tour pour le Nord. Nous demandons aux autorités de nous aider à obtenir du carburant afin que les pinassiers puissent reprendre leurs voyages », plaide-t-il.

En plus du manque de carburant, les transporteurs fluviaux dénoncent également l’insécurité sur le fleuve, un autre obstacle majeur à leurs activités.